L’industrie des machines veut attirer plus de femmes pour faire face à une possible pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans les années à venir. Le président d’economiesuisse avait fait une proposition similaire en décembre 2013: «Pour réduire l’immigration, embauchons les Suissesses». De bonnes intentions qui ne demandent qu’à être suivies d’actes.
Swissmem, l’association faîtière de l’industrie des machines, veut proposer à ses membres d’introduire des horaires adaptés à l’éducation des enfants. Trop de femmes renoncent à entrer dans les métiers de l’industrie, pensant devoir stopper leur carrière dès la première grossesse. Et qu’en est-il des crèches, dispositif indispensable pour faciliter le travail des femmes? «Mais ce n’est pas vraiment à nous, en tant qu’association de construire des crèches», selon le président de Swissmem.
S’adapter à une possible pénurie de main-d’œuvre, en facilitant le travail des femmes, est le rôle de tous. Sans exception. Employés, parents, entreprises, associations, pouvoirs publics doivent s’engager pour mettre en place une solution viable pour tous. Pour ne pas sombrer dans l’immobilisme, dangereux pour l’économie, il faut maintenant passer de la parole aux actes. Et c’est réalisable.
L’association du centre de vie enfantine de Colombier-sur-Morges, dont je fais partie, l’a démontré en ouvrant pour la rentrée scolaire une nouvelle structure pouvant accueillir 90 enfants, dès leur plus jeune âge jusqu’à environ 12 ans. Cette association de parents, tous bénévoles, a œuvré de long mois, en collaboration notamment avec la commune d’Echichens et le réseau d’accueil de jour des enfants de la région Morges-Aubonne (AJEMA), pour arriver à ses fins. L’inauguration officielle de cette structure aura lieu le 13 septembre 2014.
En 2013, la Suisse dénombrait 226’000 femmes au foyer, dont 50’000 ayant fait des études universitaires ou dans une haute école. Faciliter leur insertion dans le monde du travail passe par la mise à disposition de structures de garde des enfants à des prix raisonnables. Swissmem doit aussi faire preuve de leadership dans ce domaine, si elle veut atteindre son objectif: attirer plus de femmes dans l’industrie. Attendre que les autres aillent au front, c’est prendre le risque d’un possible déclin économique et accepter une désindustrialisation rampante de la Suisse.
Fabrice Dunand