Les paysans suisses ont le droit de vivre!
Redéfinir la politique énergétique de la Suisse, en sortant du nucléaire et en étant moins dépendant des énergies fossiles, c’est une volonté du Conseil Fédéral. Une autre volonté affichée est d’inciter les agriculteurs à avoir une activité d’appoint pour compenser le recul de leur pouvoir d’achat.
La coopérative Eco Energie Etoy, qui regroupe mille agriculteurs vaudois, genevois, fribourgeois et neuchâtelois, répond à ces deux volontés: elle produit du biodiesel, plus écologique que le carburant tiré du pétrole, et permet à ses membres de diversifier leurs revenus. Une entreprise pionnière, créée il y a dix-sept ans, qui a devancé, à l’échelon local, une vision fédérale.
A partir de janvier 2012, la coopérative devra s’acquitter d’une taxe inutile de 80 centimes par litre, suite à la révision, en 2008, de la loi sur l’imposition des huiles minérales. Cette taxe sonne malheureusement le glas de la structure existante. La société, juste à l’équilibre jusqu’ici, devra vraisemblablement fermer. Aberrant!
Les prix des produits agricoles sont sous pression dans notre pays. Ne compliquons pas encore la tâche des paysans, en introduisant des taxes supplémentaires lorsqu’ils s’organisent pour diversifier leurs revenus. Au lieu d’édicter des lois qui tuent l’entreprenariat, il faut maintenant démontrer que les ambitions fédérales ne sont pas des volontés de façade.
Fabrice Dunand