Le «S» de UBS doit se mériter
UBS, ou l’Union des Banques Suisses, comme cet acronyme résonne encore à nos oreilles, a publié hier son nouvel indice: l’indice des bulles immobilières. Un coup marketing? En période de tension sur le marché immobilier, vous compilez quelques chiffres, former un indice et publiez son évolution tous les 3 mois en invitant la presse. La banque n’apporte aucun élément nouveau, mais le sujet est d’actualité et fait parler de lui.
Mais où est la crédibilité de la banque sur ce sujet? UBS était au bord de la faillite il y a trois ans, après avoir perdu beaucoup d’argent sur le marché immobilier américain. La crise des «subprimes», ça vous rappelle quelque chose? Après une telle mésaventure, qui a mis en danger toute l’économie suisse, il est osé de se poser en expert du marché immobilier aujourd’hui.
UBS est encore dans une phase délicate, où il lui faut redonner confiance. Elle essaie donc de faire parler d’elle de manière positive sur des sujets d’actualité. L’idée est bonne, malheureusement le sujet mal choisi.
Les thèmes ne manquent pourtant pas, pour redonner confiance, gagner en sympathie et participer au dynamisme de l’économie suisse. En rappelant, par l’exemple, qu’un des rôles clés de la banque est de participer au financement de l’économie réelle. Avec la décision du Conseil fédéral de sortir du nucléaire, UBS avait l’occasion d’annoncer son soutien, par ses financements et projets, au développement de l’industrie des énergies renouvelables dans notre pays.
Aujourd’hui UBS n’est plus une abréviation qui veut dire quelque chose. Ce n’est plus que trois lettres qui représentent une marque. Pour que le «S» redevienne Suisse, il y a encore du travail à faire. Fabrice Dunand