La Suisse, meilleur pays au monde
Le classement a fait le tour de la planète. La Suisse est le meilleur pays au monde selon le palmarès établi chaque année par l’institut américain US News & World Report ¹. La Suisse arrive en tête des 80 pays scannés par cette enquête, devant le Canada et le Royaume-Uni.
Ce résultat flatteur est corroboré par d’autres enquêtes où la Suisse ressort régulièrement parmi les pays les plus appréciés à travers la planète. Les trois principaux atouts de notre pays sont une nouvelle fois soulignés. D’abord, la paix et la tranquillité assurées par la stabilité des institutions et le respect des droits. Ensuite, le dynamisme de l’économie, l’ouverture aux entreprises, le niveau de formation qui expliquent sa prospérité. Enfin, la qualité de vie qui trouvent sa source aussi bien dans la beauté des paysages, un mode de vie sain et respectueux de l’environnement que dans un bon système de santé.
Mais ce classement ne doit pas nous conduire à considérer qu’il est définitivement acquis. D’une année à l’autre, la situation et l’image d’un pays peuvent changer brutalement. Cette fois-ci, ce sont l’Allemagne, où le climat politique et sécuritaire s’est beaucoup détérioré, et surtout les Etats-Unis, avec l’élection de Donald Trump, qui ont vu leur classement se dégrader.
Pour la Suisse, le résultat obtenu doit nous inciter à maintenir les motifs de notre succès et de notre compétitivité. Sous cet angle-là, nous donnons des signes inquiétants. Comment peut-on considérer comme un progrès que le canton de Vaud, l’un des plus grands du pays, dépense plus pour le social que pour la formation. Partout ailleurs, de la Grèce à la France, ce type de politique a conduit à l’épuisement des ressources de l’Etat sans autre résultat que l’appauvrissement général de la population et de ses classes actives. Si nous empruntons le même chemin « socialo-radieux », c’est en fait le même déclin collectif qui nous attend.
Deux autres enseignements généraux peuvent être tirés de cette enquête.
1. Six pays européens figurent parmi les premiers du classement. C’est un bon point relatif pour le « vieux continent ». Mais des deux premiers, la Suisse ne fait pas partie de l’Union européenne, et le Royaume-Uni souhaite la quitter. Bruxelles pourrait en prendre de la graine.
2. Trois quarts des 21’000 personnes interrogées dans 36 pays affirment que le monde a besoin d’une nouvelle génération de leaders. Le ras-le-bol à l’égard des gouvernants actuels et de leurs méthodes semble donc très largement partagé. Même en Suisse, on ferait bien d’entendre le message.
Fabrice Dunand
¹ Ce palmarès est établi sur la base d’un sondage auprès de 21’000 personnes réparties dans 36 pays. Il combine 65 critères, objectifs et subjectifs, regroupés en 9 catégories : aventure, citoyenneté, influence culturelle, entrepreneuriat, patrimoine, distinctif, ouvert aux affaires, puissance et qualité de vie.