Les classes moyennes en ont marre : elles ont raison
jan
10
2017
Dans une série sur les tournants de l’année, le 19h30 de la Télévision suisse romande a ouvert 2017 sur les « souffrances » de la classe moyenne. Le 2 janvier, il a consacré près de six minutes à ce sujet. Bonne idée, même si, au lieu d’approfondir les causes des difficultés des classes moyennes, plus de la moitié du temps a été offert à un représentant d’Avenir suisse, qui s’est surtout préoccupé de noyer le poisson. C’est le défaut des médias d’aujourd’hui, les faits sont expédiés à toute vitesse pour laisser la place à du blabla, à des commentaires qui dépassent rarement le niveau du micro-trottoir.
Je ne retiendrai donc ici que les faits, la seule chose qui corresponde à la réalité vécue par les classes moyennes.
Pour elles, les charges fixes augmentent : les impôts directs et les taxes, dont la litanie s’allonge chaque année, sans compter le logement, les transports et les primes d’assurance maladie (160% de hausse depuis l’introduction de la LAMal en 1996!).Parallèlement, le revenu des classes moyennes stagne. Résultat : leur pouvoir d’achat diminue. Depuis les années 90, la plupart des ménages de la classe moyenne ne peuvent plus s’en sortir avec un seul salaire. Même avec deux, ça devient difficile pour beaucoup. Selon les chiffres officiels, un ménage sur trois appartient à la classe moyenne dite inférieure (merci pour eux) et vit avec 4’000 à 6’000 francs par mois. 25% d’entre eux ne pourraient pas faire face à une dépense inattendue de 2’500 francs.
Même si ce n’est pas la seule mesure à prendre, en finir avec l’augmentation des impôts et des taxes, c’est le seul mot d’ordre acceptable aujourd’hui pour les classes moyennes. Et ce doit être le premier mandat des élus qui s’en réclament.
Fabrice Dunand