Les emplois liés aux nouvelles énergies: le défi à ne pas rater!
La montée en puissance des énergies renouvelables, du solaire et de l’éolien, est un fait. Mais il reste un défi important à relever: il s’agit de parvenir à stocker cette énergie produite de manière intermittente afin de pouvoir l’utiliser en continu.
Dans le nouveau dispositif énergétique à venir, les solutions permettant de stocker et de réutiliser l’énergie stockée seront primordiales. Il faudra satisfaire aux besoins énergétiques des particuliers et des entreprises à toute heure, même en absence de soleil ou de vent. Dans ce domaine, les solutions économiquement viables se font encore attendre. Le canton de Vaud semble l’avoir compris en annonçant sa participation au financement de la start-up Enairys Powertech, à hauteur de 1.6 million de francs. Cette société développe un système de stockage hydropneumatique d’énergie – stockage d’énergie dans des bombonnes d’air comprimé – et souhaite le tester en conditions réelles, sur trois sites. Ce soutien s’inscrit dans le cadre du programme «100 millions pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.», lancé en janvier 2012. Selon les informations disponibles entre 20 et 30 millions, étalés sur plusieurs années, seront consacrés au soutien à la recherche et au développement. Suffisant pour créer un impact réel?
Pour sortir du nucléaire, il ne faudra pas être timide en termes de soutien à la recherche. A titre de comparaison, l’Union européenne prévoit d’investir 18 milliards d’euros dans les six prochaines années pour soutenir les technologies concernant le stockage d’hydrogène et la pile à combustible. Mais il faudra également avoir de l’ambition industrielle. Les fruits de la recherche, les produits commercialisables, devront pouvoir être manufacturés localement, avec des créations d’emplois à la clé. A l’heure où le secteur bancaire continue de perdre des emplois, scandale après scandale, où le secteur pharmaceutique subit une pression sans relâche sur les prix, et où le secteur horloger s’apprête à vivre l’arrivée de la concurrence des montres connectées, s’occuper dès maintenant des emplois de demain est nécessaire. Favoriser les nouvelles énergies, c’est bien, mais s’assurer de l’émergence de produits et services produits localement, pour accompagner ces innovations, doit devenir une priorité.
Fabrice Dunand