Stop à la publicité pour les fast foods
Le surpoids est devenu un problème de santé publique. Les derniers chiffres publiés par l’Office fédéral de la statistique sont inquiétants. La proportion d’obèses a quasiment doublé ces vingt dernières années pour s’établir à 10% de la population. Et les personnes en surpoids représentent désormais 41% des plus de 15ans.
Il est maintenant établi que différents problèmes de santé – diabète, maladies cardio-vasculaires, etc. – sont associés à la surcharge pondérale et à l’obésité. La dernière étude commandée par l’Office fédéral de la santé publique chiffre les coûts de santé directement liés au surpoids et à l’obésité à 3,8 milliards en 2007. Ce qui représentait, cette année-là, environ 7.3 % du total des dépenses de santé en Suisse.
Laissez-faire, c’est accepter que le problème s’aggrave, avec toutes ses conséquences. Pour exemple, les Etats-Unis, inventeur d’un mode de vie lié à la restauration rapide – les fast foods – ont une proportion de 34.9 % d’obèses parmi la population adulte. Voulons-nous en arriver là? La réponse est non.
L’interdiction de la publicité pour les fast foods, agents actifs de la malbouffe, est une mesure qui contribuerait à protéger une partie de la population, les plus jeunes notamment, des risques de l’obésité. Un groupe cible particulièrement intéressant pour la restauration rapide. Une étude, publiée en 2009 par des économistes des universités de Berkeley, Californie et Columbia, a notamment démontré que la présence d’un fast food à moins de 150 mètres d’une école augmente de 5.2% le risque de voir un enfant devenir obèse.
La publicité a pour objectif d’augmenter la consommation d’un produit et les fast foods n’échappent pas à cette règle. L’interdire, c’est prévenir un problème de santé publique. Ne pas s’atteler à ce problème, c’est accepter une augmentation des primes maladies ces prochaines années. Sans broncher.
Fabrice Dunand