Pour le chef de la diplomatie il n’y a pas de chômage en Suisse!
Yves Rossier – secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et patron des diplomates suisses – prétend parler clair. Mais il est surtout à côté de ses pompes.
A la question «l’immigration a-t-elle des effets négatifs dans notre pays?», il répond dans le journal 24 heures du 14 mars 2013: « Si, sur le logement, les transports, le dumping salarial. Mais ce sont les désavantages d’une société qui se porte très bien. Sans chômage.» Les cantons romands apprécieront. Pour rappel, Vaud et le Valais ont terminé l’année 2012 avec un taux de chômage, en progression, de 5.1%. Genève et Neuchâtel avec un taux de 5.4%. C’est beaucoup moins qu’au sein de l’Union européenne, où beaucoup de pays atteignent ou dépassent le taux de 10% de chômeurs, mais ce n’est pas rien. Et pour quelqu’un comme Yves Rossier, qui se dit «persuadé que la précision est essentielle dans la diplomatie», la démonstration est plutôt ratée.
Avant de chercher à atteindre son objectif, qui est de «réduire le fossé avec Bruxelles», Yves Rossier ferait bien de réduire le fossé qui le sépare de la réalité et de la vie quotidienne de ses concitoyens. Il est vrai que, dans la même interview, Yves Rossier estime que « l’opinion personnelle d’un conseiller ne joue aucun rôle ». Alors l’avis d’un secrétaire d’Etat… on pourrait peut-être s’en passer.
Fabrice Dunand