Défendre le « swiss made »
Les Suisses n’ont pas à se gêner pour protéger leurs produits. Le libre-échange n’existe pas. Ce monde où le commerce entre compétiteurs se ferait sur un terrain de jeu dépourvu de toute entrave: taxes douanières, normes administratives, labels de qualité, combines étatiques…- est une vue de l’esprit. C’est un concept pour économiste en chambre, ce n’est pas une réalité. Tous les Etats, à commencer par les grandes puissances économiques, les Etats-Unis, la Chine, le Japon, font tout ce qu’ils peuvent pour protéger et favoriser leurs propres produits.
La réputation du savoir-faire helvétique a incité nombre d’entreprises à afficher sur leurs produits la qualité suisse signalée par un «made in Switzerland» ou simplement par une croix suisse. Le jeu en vaut la chandelle. Selon plusieurs études, la référence à la Suisse peut représenter jusqu’à 20% du prix de vente. Une belle somme qui doit servir à maintenir des emplois correctement rémunérés dans notre pays.
Malheureusement, les utilisations abusives, aussi bien au niveau national qu’international, se sont multipliées. Dans ce cas, le label suisse sert à vendre des produits qui n’ont rien ou presque rien à voir avec notre pays. Cela porte préjudice à la marque suisse, en ne répondant pas aux attentes des consommateurs et en permettant à certains d’encaisser une plus-value injustifiée.
Le projet «Swissness», approuvé par le Conseil national lors de la session de printemps, définit de manière précise les modalités de l’utilisation du «swiss made». Il permettra de combattre les abus. Cette mesure est un exemple à suivre. Nous devons protéger nos avantages et les défendre face à la concurrence internationale de plus en plus intense. Face à la montée des prix des matières premières, de l’immobilier, de la santé, le maintien de nos emplois et de notre pouvoir d’achat passe par ce genre d’initiative. Dans un avenir proche, il en faudra d’autres!
Fabrice Dunand