La classe moyenne est bien en régression
En Suisse et dans le canton de Vaud, la classe moyenne est sous pression. Ses revenus réels diminuent, son pouvoir d’achat s’effiloche. Ceux qui l’affirmaient jusqu’ici étaient considérés comme des affabulateurs. C’est pourtant vrai. Il suffisait pour le savoir d’être à l’écoute de la population et de ses difficultés. Mais c’est désormais officiel. L’Administration fédérale des contributions elle-même le confirme dans une étude qui vient de paraître.
En 2002, la classe moyenne qui représente 60% des contribuables générait pour près de 53% du revenu net. En 2008, elle n’en générait plus que 50.4%. Cette érosion s’est faite au bénéfice des plus riches alors que la part des contribuables les plus modestes reste stable. Comme le soulignait le journal Le Temps, ces données ne devraient pas manquer d’intéresser les partis politiques qui prétendent tous venir au secours de la classe moyenne. Mais il n’y a pas que le revenu net de la classe moyenne qui diminue. Son pouvoir d’achat prend le même chemin depuis plusieurs années. Car les rémunérations de la classe moyenne ne suivent pas le rythme de l’inflation des taxes et prélèvements obligatoires (comme l’assurance maladie) et des biens et des services courants (alimentation, logement, énergie, transports). Il y a certes des biens et des services dont les prix baissent, l’électronique en est un exemple. Mais on n’achète pas un téléviseur ou un ordinateur tous les mois alors qu’on paie régulièrement son loyer, son assurance maladie, ses déplacements professionnels et le reste.
La classe moyenne (60% des contribuables!) serait-elle suffisamment nombreuse pour figurer dans les discours électoraux mais pas assez représentée au sein du pouvoir pour qu’on s’en soucie au-delà des élections?
Fabrice Dunand