Le commandant de la police a-t-il compris sa mission?
Le citoyen et les entreprises paient des impôts. Ils attendent en retour un certain nombre de prestations de la part de l’Etat. En particulier, la sécurité, au quotidien. Cette prestation est-elle encore garantie par l’Etat? La ronde des braquages de ces derniers temps permet d’en douter. Maintenant, c’est le commandant de la police cantonale vaudoise lui-même qui nous le dit: «la police n’y arrivera pas toute seule». «Aidez-vous et la police vous aidera». La liste des mesures à mettre en œuvre, à la charge des particuliers, est longue: équiper les commerces de surveillance vidéo, vider les caisses régulièrement, utiliser le paiement par cartes bancaires, etc. Ces coûts additionnels seront-ils déductibles des impôts?
La police nous propose aujourd’hui une sécurité à options. La sécurité pour ceux qui paient un supplément, comme une assurance complémentaire. Pour les autres… C’est nouveau, ça vient de sortir: la sécurité à deux vitesses. Ça suffit. C’est d’une sécurité efficace et identique pour tous dont nous avons besoin.
La police et l’Etat doivent endosser leur responsabilité, déterminer les causes des maux actuels et prendre en main un vrai programme d’amélioration de la sécurité dans la durée. Ce n’est ni simple ni facile. Mais ce n’est pas une raison pour renvoyer la patate chaude aux entreprises et aux citoyens.
Le début de l’année s’est révélé très intense avec six vols à main armée dans le canton de Vaud, parmi d’autres peccadilles. Le commandant de la police cantonale a certainement eu un coup de fatigue. Il faut qu’il se reprenne, avec un discours et des actions qui collent à la réalité. A défaut, il lui faudra prendre des vacances. Plus ou moins longues…
Fabrice Dunand