Ces derniers mois ont été marqués, dans toute la Suisse, par une série d’agressions contre des seniors. Et que fait la police? Elle continue de distiller son traditionnel discours de prévention.
Que devraient faire les seniors? Prendre des cours d’autodéfense par exemple. Du kung-fu à 65 ou 70 ans, c’est imparable. Ne pas y penser est faire preuve d’une sénilité précoce et sans doute condamnable. Une autre mesure, beaucoup plus originale, leur est proposée par le porte-parole de la police cantonale valaisanne: «pour réduire les risques, les aînés devraient toujours être accompagnés. Ils ne doivent pas rester seuls.»
C’est affligeant. On ne règle pas les problèmes de sécurité en apprenant aux seniors à se défendre, ni en privant les gens d’une liberté élémentaire. Pouvoir se promener seul l’après-midi sur les rives du Rhône – ou partout ailleurs – est un droit non négociable, quel que soit son âge.
On continue, mois après mois, de culpabiliser le citoyen. Le discours doit changer pour voir enfin des améliorations en matière de sécurité. Un discours qui s’attaque à la vraie cible: le délinquant.
Fabrice Dunand