Faire pression sur le prix des médicaments et augmenter les exigences lors de l’homologation d’un nouveau produit, voici les deux principaux axes suivis par les autorités sanitaires ces dernières années. Dans l’intérêt du patient? Pas sûr.
La pénurie de médicaments menace les hôpitaux. Ils sont de plus en plus souvent confrontés à des ruptures d’approvisionnement. La raison est économique. Pour rester compétitive et faire fasse aux génériques et à la pression sur les prix, l’industrie pharmaceutique produit en flux tendu et réduit ses stocks au strict minimum. Cette situation génère des coûts additionnels pour les hôpitaux, obligés de s’investir pour trouver la meilleure alternative possible pour le patient lorsqu’un médicament vient à manquer. Si la seule option est de retarder un traitement, elle génère à la fois un surcoût et une diminution de la qualité des soins pour le malade.
Au-delà de l’effet pervers de la pression sur les prix, l’offre en produits pharmaceutiques reste aujourd’hui non personnalisée. Un médicament est conçu pour tous les patients répondant à son indication. Sachant que nous sommes tous uniques, de par notre code génétique, il n’est pas surprenant d’apprendre que les effets secondaires ainsi que l’efficacité d’un traitement varient fortement d’une personne à l’autre. Face à ce constat, les autorités sanitaires ont augmenté les exigences d’homologation d’un nouveau médicament, pour mieux protéger le consommateur. Un geste certes prudent, mais qui ne produit aucune dynamique.
Pour améliorer le système de la santé, ses coûts, son efficacité, il faut aussi faciliter l’émergence de médicaments véritablement innovants. Ces médicaments seront personnalisés et accompagnés d’un test permettant de déterminer si le malade va y réagir de manière positive ou non. Ils seront plus efficaces et provoqueront moins d’effets secondaires.
Aux autorités sanitaires de développer maintenant des procédures facilitées pour ces produits de nouvelles générations. Et donner un signal fort à l’industrie en traitant ces médicaments de manière prioritaire. C’est ce type de dynamique, avec un vrai partenariat entre l’industrie et les autorités, qui constitue l’avenir du secteur de la santé.
Fabrice Dunand